La liberté de voyager

En tant que française de 33 ans en parfaite santé, voyager en toute liberté a toujours été pour moi une évidence. Sortir de chez moi, prendre mon sac à dos, ma voiture, mon vélo, faire du stop ou marcher. Bien sûr, j’ai toujours été consciente de cette chance, mais elle n’avait encore jamais été remise en question. L’ironie dans cette histoire, c’est qu’il y a quelques jours, je projetais mon départ vers l’inconnu. Une vague de liberté, d’imprévus et de rencontres m’envahissait et me rendait invincible. Mais dans l’imprévu, le confinement n’avait pas été prévu. En quelques jours, le monde s’isole et d’un coup, nous avons peur de l’autre, du contact, de la rencontre. Tout bascule.

Certaines personnes font des réserves pour les mois qui viennent. Ils ont peur et agissent au détriment de leurs voisins. Est-ce la nature humaine ? Ou est-ce la conséquence de l’opulence que nous vivons depuis plusieurs décennies ? Nous sortons et pouvons avoir ce que nous désirons dans les magasins, sur internet. La seule barrière reste financière.

Je me demande aujourd’hui comment cet isolement, qui s’oppose à la nature humaine, changera nos mentalités occidentales. 

Je commence néanmoins à les deviner. Les voisins discutent, les citadins improvisent des concerts de leurs balcons. Internet et le téléphone, précieux en ces temps de confinement, nous rassemble. Et nous avons le temps de garder contact, de prendre des nouvelles de nos proches, de s’informer et de se cultiver. Les français applaudissent les soignants de leurs fenêtres, car ils sont leur dernière chance. Aujourd’hui, j’en suis émue. Il reste cependant à découvrir combien de temps ils s’en souviendront.

Finalement, j’ai confiance. Au premier jour de ce confinement, je me dis qu’il y aura du renouveau. Les français n’auront sûrement plus jamais la même vision du monde, des guerres lointaines, des immigrés ou de leurs voisins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *